vendredi 27 décembre 2013

Paradigme indiciaire (14)

 





Quand nous ouvrions une pelote de réjection, nous imaginions un rapace la nuit, ses yeux perçants dans le noir, le vol plané, la mise à mort et le festin. Quand nous examinions des empreintes et des pistes dans la boue, nous gambergions sur les hauts vols d'oiseaux de passage, sur les lointaines contrées d'où ils venaient et où ils partaient. Ils étaient passés, repartis, nous n'avions rien vu, et la trace de leur présence nous était pourtant offerte. Grâce à eux, nous avons pressenti ce que pouvaient être l'ubiquité et la mémoire. Grâce à eux, nous avons grandi avec des plumes, des brindilles et des coquilles d'escargots plein les poches. 

Aucun commentaire: