mercredi 25 septembre 2013

mardi 24 septembre 2013

Mnémotourisme (21)



Le ciel est un champ de bataille où ne reposeront jamais des os.

Swooping Down on a Hostile Plane (peinture, Imperial War Museums) et In the Air (lithographie, Tate Gallery) ont toutes deux été réalisées en 1917 par Christopher R.W. Nevinson.

lundi 23 septembre 2013

Vaincre le capitalisme par la marche à pied


On va voir par ici.
On va chercher la source de la citation utilisée comme titre de post (Fragment, 113, 1921) et des extraits de Walter Benjamin qui suivent .

"La rue conduit celui qui flâne vers un temps révolu. Pour lui, chaque rue est en pente, et mène, sinon vers les Mères, du moins dans un passé qui peut être d’autant plus envoûtant qu’il n’est pas son propre passé, son passé privé. Pourtant, ce passé demeure toujours le temps d’une enfance. Mais pourquoi celui de la vie qu’il a vécue ? Ses pas éveillent un écho étonnant dans l’asphalte sur lequel il marche. La lumière du gaz qui tombe sur le carrelage éclaire d’une lumière équivoque ce double sol"

"Une ivresse s’empare de celui qui a marché longtemps sans but dans les rues. A chaque pas, la marche acquiert une force nouvelle ; les magasins, les bistrots, les femmes qui sourient ne cessent de perdre de leurs attraits et le prochain coin de rue, une masse lointaine de feuillage, un nom de rue exercent une attraction toujours plus irrésistible. Puis la faim se fait sentir. Le promeneur ne veut rien savoir des centaines d’endroits qui lui permettraient de l’assouvir. Comme un animal ascétique il rôde dans des quartiers inconnus jusqu’à ce qu’il s’effondre, totalement épuisé, dans sa chambre qui l’accueille, étrangère et froide."


Et on adhère à l'asphalte.
Et on mange la boue.
Et on use sa couenne.

vendredi 20 septembre 2013

La danse des possédés (70)



On ne s'en remettra pas.

Si non, pour mémoire, ce matin, on a identifié, humé et goûté ce qui suit : Sureau, Frêne, Aubépine, Erable plane, Néflier, Robinier, Noisetier, Châtaignier, Bouleau verruqueux, Pin de Weymouth, Cèdre du Liban, Erable argenté, Tilleul à grandes feuilles, Charme, Erable sycomore, Chêne écarlate, Tilleul à petites feuilles, Magnolia, Chêne pédonculé, Orme, Chêne à feuilles de châtaignier, If commun, Arbre aux 40 écus, Peuplier. 
Et le jour s'éternise.

jeudi 19 septembre 2013

De la musique à faire fuir les loups


Où l'on apprend que pour se garantir des attaques de loups, on a parfois usé de moyens de protection aléatoires... comme :

"Faire du bruit : du violon aux sabots

Dans le contexte de détestation de l'animal qui marquait l'époque de Buffon, un spécialiste de l'élevage du mouton comme l'abbé Carlier n'hésitait pas à écrire que cet "animal est tellement ennemi de l'harmonie que le son des instruments le fait fuir". Et de rapporter, dès 1770, l'histoire du violoneux à laquelle le XIXe siècle allait assurer, dans bien des provinces de France, une large fortune, avec les variantes du cru :

"Nous avons ouï raconter d'un ménestrier de village qu'ayant trouvé à sa rencontre deux loups mâtins - c'est-à-dire des loups charognards -, il leur avait donné quelques petites provisions qu'il rapportait d'une noce. Les loups, ayant tout dévoré, le menaçaient encore. Le ménétrier, auquel il ne restait que son violon, leur joua un air qui mit ces animaux en fuite."

Parmi les nombreux témoignages oraux recueillis sur la présence des loups, la Bourgogne est créditée de la même histoire. Dans les années 1840, sur le chemin de Vitteaux, à Blancey (Côte-d'Or), par la montagne, voici Faraud, un ménétrier réputé qui revenait de noce avec une provision de harengs au cœur d'un hiver. Il regagnait son village dans la neige, par la montagne, à travers bois. Deux ou trois loups l'avisent, décidant de le suivre. Pour les éloigner, Faraud leur lance un, deux puis trois harengs sur lesquels se jettent ces "maigres" bêtes. Mais le pauvre violoneux était toujours rejoint par les loups et sa provision de poissons tirait à sa fin quand il avisa un arbre sur lequel il grimpa. Les loups cernèrent notre homme et, le derrière à terre, n'attendaient que l'instant, selon l'histoire, où tomberait le violoneux. En ce moment critique Faraud eut une idée lumineuse : il prit son violon et se mit à jouer. La musique était si épouvantable que les importuns prirent la fuite. Une quinzaine d'années plus tard, à la Saint-Martin 1855, Faraud fit un émule toujours en Auxois, sur la route de Vaux-les-Grenand. Un manœuvre-vigneron, Alexis Dufour, allait de village en village jouer du violon pour faire danser la jeunesse. Quittant le village de Châteauneuf vers 3 heures du matin pour regagner sa maison à travers la montagne, notre ménétrier rencontre la même mésaventure avec un seul loup cette fois. C'est une brioche de la fête du village qu'il rapportait alors. De morceau en morceau lancé à l'animal, il n'en resta plus une miette. Poursuivi par le loup qui ne s'était pas satisfait du gâteau qu'il avait émietté, Dufour prit le parti de grimper sur un chêne et ne dut son salut qu'à son idée de jouer un air de danse qui fit disparaître l'encombrant visiteur comme une flèche. En Normandie, le même scénario persiste plus longtemps encore puisqu'on le retrouve, d'après Armand Billard (1913-2004), à la date du 5 juillet 1928. Dans une auberge de Rougemontier, dans l'Eure, deux frères rencontrent un violoneux qui revenait d'un mariage terrifié par un loup :

"En traversant eun'bois i'fut surprins de s'aperchever qu'il avait été sieuvit pa'eun loup. Pou'calmi l'animal i'li avait baillé morciau pa'morcé la nourolle qu'i rapportait cheu li. Mais le gâtiau mâqué, le loup sieuvait toujours. Pisd'pus en pus menachant, not'e homme avait eu la présenche d'esprit de saisi s'archet pis de jouer les meilleus morciâs de san repertoire. S'i fallait mouri, autant le faire en musique.
Le loup, brun ha bitué à tieulle sérénade, pris la poud'e d'escampette. Les loups, com'les quins, n'aiment pas biaucoup le son des instruments. Chela leus agache les nerfs." (...)"

Jean-Marc Moriceau, L'homme contre le loup. Une guerre de deux mille ans, Fayard, 2011 (Pluriel, 2013, pp. 135-136).

mercredi 18 septembre 2013

Un nouveau nom


On portait un nom, bancal mais originel. Puis on en a changé, et il ne nous a jamais vraiment satisfait. Désormais, on prend ses "couilles en bandoulière" et on en choisit un qui nous rendra fier, qui fera de nos ascendances autre chose qu'une fatalité administrative et biologique un peu vilaine.
On a le choix :
Narcisse Pelletier
John Dunbar
Lucane cerf-volant
Buck London
Roches Douvres
Nehemiah Curtis James
Varlam Marshmallow
Domenico Scandella
No man's Land
Omar Devone Little
Roi Renaud
Oriolus oriolus
Louis-François Pinagot
Saule têtard
Lew Griffin
André Dufourneau
Joyful Noise
François d'Assise
Ange Filigrane
Joyeux Eparges
John Kaltenbrunner
Hamza el Din de Waremme
Abner Jay
Walden Résident
Jakob Lenz
Simon Sinnerman
Snorri le Godi
Cabeza de Vaca
Martin Riggs
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais
Janos Valuska
Luciole Satie
Bois de Cise
Fleur Maigre
Salangadou
Cheval de frise
Tristes Pontiques
...
(à compléter avant choix définitif et baptême)