mardi 26 mars 2013

Paradigme indiciare (7)



Dans son article fondamental Traces. Racines d'un paradigme indiciaire (disponible en français dans un volume intitulé Mythes emblèmes traces. Morphologie et histoire édité par Verdier. Parution originale : Spie. radici di un paradigma indiziario, 1979), Carlo Ginzburg écrit : "On peut aisément démontrer que le plus grand roman de notre temps - A la recherche du temps perdu - est construit selon un rigoureux paradigme indiciaire."
Bien des années plus tard, ce 19 mars en fait, Ginzburg creuse cette intuition dans une communication donnée au Collège de France (qu'on peut écouter ici) et intitulée L'étranger qui n'est pas de la maison.
Où l'on apprend que l’œuvre et l'historiographie proustiennes ne sont pas étrangères à "l'invention" du paradigme indiciaire... D'ailleurs, l'historien a été à bonne école : sa mère Natalia Ginzburg - romancière et essayiste reconnue - a écrit la première traduction italienne de Du côté de chez Swann en 1946 pour Einaudi. Pour explorer encore les relations de la famille Ginzburg avec la Recherche (et en découvrir le destin hors du commun avant, pendant et après la seconde guerre mondiale), on lira bien vite Les mots de la tribu, récit prometteur de Natalia Ginzburg paru en Italien en 1963 et disponible en Français chez Grasset.

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