mercredi 30 novembre 2011

Evolution

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On se régale des incroyables photographies de Patrick Gries et des textes de Jean-Baptiste de Panafieu qui composent l'ouvrage Evolution (Xavier Barral - Muséum national d'histoire naturelle, 2007-2011). Et tant qu'on y est, on repique l'exergue de l'ouvrage, qui accompagne la première photographie ci-dessus : "Prenez le squelette de l'homme, inclinez les os du bassin, accourcissez les os des cuisses, des jambes et des bras, allongez ceux des pieds et des mains, soudez ensemble les phalanges, allongez les mâchoires en raccourcissant l'os frontal, et enfin allongez aussi l'épine du dos, ce squelette cessera de représenter la dépouille d'un homme, et sera le squelette d' un cheval." (Buffon, 1753).
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samedi 26 novembre 2011

La transe adolescente

Black and White Trypps Number Three (EXCERPT) from Ben Russell on Vimeo.

La découverte du cinéma de Ben Russell la semaine passée au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles aura été un grand moment. On repense notamment à la transe adolescente sur fond de Lightning Bolt dans Black and White Trypps Number Three dont on peut voir un extrait ci-dessus. Et ici, on peut découvrir Terra Incognita, un court métrage tourné sur l'Île de Pâques. A voir en hommage à un ami qui y creuse des trous pour le moment.

jeudi 24 novembre 2011

Plus près de toi mon Dieu

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Pour en savoir plus sur l'identification de l'iceberg qui a percuté le Titanic, voir ici. Comme fond sonore : le bruit des vagues ou People Take Warning. Murder Ballads & Songs of Disaster 1913-1938 (Tompkins Square, 2007).
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mercredi 23 novembre 2011

La danse des possédés (14)


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Moondog et Jean Painlevé. Le premier pour la musique, le second pour l'image, les deux pour l'hippocampe.
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mardi 22 novembre 2011

Combat de cerfs

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Heureusement, la nature n'est pas toujours sympathique.
Lors de la période du rut, deux cerfs affrontés peuvent rester coincés une fois leurs bois emmêlés. Ils meurent alors tous deux d'épuisement, tandis que les biches s'éloignent...
Ecoutez Le brame des cerfs d'Olivier Dumas (Sittelle, 1997).
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dimanche 20 novembre 2011

De l'importance du chant de cigale

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Demain aura lieu un petit colloque dans mon salon. Très modestement, j'y présenterai une communication intitulée De l'importance du chant de cigale comme bruit de fond dans l'histoire de la musique. Cadres et limites de l'arrière-plan sonore. Cette séance sera agrémentée de divers extraits musicaux. Il y aura du gâteau chocolat poire.
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vendredi 18 novembre 2011

Radicaux libres


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Pour en savoir plus sur Len Lye et son rôle de pionnier dans le domaine de l'intervention directe sur la pellicule, voir ici. Ci-dessus, Color Cry (1952) et Free Radicals (1958), le premier sur un morceau de Sonny Terry et le second, de Bargimi Tribe of Africa.
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mardi 15 novembre 2011

Je dompte des chevaux

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Carlo Ruini (1530-1598) a rédigé le premier ouvrage d'anatomie consacré exclusivement à une seule espèce autre que l'homme. Les planches ci-dessus sont issues de l'Anatomia del Cavallo (Venise, 1618). Ca me rappelle que lorsque j'étais petit et que j'accompagnais ma grand-mère à la boucherie, j'avais la chance de déguster un godet de sang de cheval afin de me fortifier. Où en serais-je sans cette coutume ?
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lundi 14 novembre 2011

Des oiseaux, des esprits

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L'environnement sonore des Bosavi de Papouasie Nouvelle-Guinée tient une importance capitale dans leurs expressions musicales. Ils répondent et jouent avec les bruits de la forêt dans toutes leurs activités quotidiennes. Lors des lamentations funéraires, les femmes imitent ainsi le chant du Ptilope mignon (Ptilinopus pulchellus), une espèce de tourterelle au cri plaintif et mélancolique. Les Bosavi pensent en effet que leurs défunts s'en vont vivre au sommet des arbres sous la forme d'oiseaux. De 1976 à 1999, Steven Feld a documenté la musique, les cérémonies et le paysage sonore des Bosavi. Il faut écouter l'incroyable coffret de 3 CD documentant ses travaux publiés chez Folkways. Et lire son ouvrage Sound and Sentiment : Birds, Weeping, Poetics and Song in Kaluli Expression...
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dimanche 13 novembre 2011

La danse des possédés (13)


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La brume cache la colline.
Le lynx rode.
J'écoute The Necks.
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Des livres furent ouverts. Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie.

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Malgré le titre de ce post, on trépigne à l'idée de découvrir les 10 DVD du coffret Filmer le monde. Les prix du festival Jean Rouch (Editions Montparnasse) qui reprend 25 documentaires primés lors d'un festival dont la 30e édition a lieu actuellement à Paris. Niveau cinéma documentaire, on en profite également pour mentionner l'excellente programmation du festival Filmer à tout prix, dont une soirée en compagnie de Jean-Louis Comolli ce soir à Flagey dès 19.00.
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mercredi 9 novembre 2011

Une berceuse pour aller dormir


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Hier, c'était un peu comme ça.
Pour plus d'infos sur la vidéo (un documentaire d'Alain Epelboin et François Gaulier, 1987, CNRS), voir ici.
Bonne nuit.
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lundi 7 novembre 2011

La chasse à la baleine


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Chercher l'île sur une carte promet déjà bien des délices. La Géorgie du Sud... Le port de pêche à la baleine de Grytviken, abandonné en 1966 et depuis utilisé comme station d'étape pour quelques touristes fortunés se rendant en Antarctique... La tombe de Sir Ernest Shackleton. Et un musée, vaillant au bout de nulle part. Errer entre des bateaux défaits et des ossements de cétacés usés. Ça vaudrait mieux qu'un tas d'autres choses, mais ça n'arrivera pas. J'ai froid aux pieds, je détourne la tête.
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samedi 5 novembre 2011

Sur les traces d'un inconnu

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Avec les Vies minuscules de Pierre Michon sur la table de nuit, on dévore l'excellent essai de l'historien Alain Corbin Le monde retrouvé de Louis-François Pinagot. Sur les traces d'un inconnu (1798-1876) (Flammarion, 1998). Pour tout qui s'intéresse à l'anonymat, à la ruralité et à la manière de reconstituer une vie sur des bases infimes, ce livre constitue un modèle de méthodologie. Ci-dessous, la présentation du livre par l'éditeur et un extrait du prélude de l'ouvrage, qui nous a donné des ailes, sans rire.

"Dans ce livre devenu un classique, voire un modèle, Alain Corbin s'est penché sur le grouillement. des disparus du XIXe siècle, en quête d'une existence ordinaire. Il a laissé au hasard absolu le soin de lui désigner un être au souvenir aboli, englouti dans la masse confuse des morts, sans chance aucune de laisser une trace dans les mémoires. Né en 1798, mort en 1876, Louis-François Pinagot, le sabotier de la Basse-Frêne, n'a jamais pris la parole et ne savait du reste ni lire ni écrire; il représente ici le commun des mortels. Un jeu de patience infini se dessille, afin d'en reconstituer le destin - mais eut-il jamais conscience d'en avoir un? - d'un Jean Valjean qui n'aurait pas volé de pain. Par cette méditation sur la disparition, l'auteur entendait modestement inverser le travail des bulldozers aujourd'hui à l'œuvre dans les cimetières de campagne."
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"Fragments du journal tenu les premiers jours de l'enquête.
2 mai 1995, 14 heures. Le jour du choix est venu. Émotion suscitée par l'attente d'un face-à-face - qui devrait se prolonger plusieurs années - avec un inconnu qui ne l'aurait jamais pensé possible et auquel je ne suis lié par aucun parti pris de tendresse, voire d'empathie. J'imagine les disparus en attente de cette élection. Et si cela leur paraissait scandaleux ! De quel droit puis-je décider, tel un pauvre démiurge, de faire revivre ainsi quelqu'un qui, peut-être, ne le souhaite pas ; au cas, bien improbable, où la survie existerait.
Les hommes du milieu et de la génération auxquels appartenait celui que je n'ai pas encore rencontré nourrissaient beaucoup d'hostilité à l'égard de tous ceux qui se haussaient du col et entendaient laisser une trace individuelle. Ce sentiment qui se manifestait dans les campagnes à l'égard de la tombe personnalisée, et qui devait valoir aussi pour l'écriture de soi, rend mon entreprise insolente.
Le premier jour de cette chasse subtile introduit un rapport unique dans la démarche historienne ; sans doute suis-je le premier à devoir me consacrer, des années durant, à la résurrection d'un individu que je ne connais pas encore, que je serai, dans quelques minutes, le seul à connaître et qui, à cet instant, n'a aucune chance d'être jamais connu par quelqu'un d'autre que moi. Au moment où j'écris, il a, en effet, disparu, sans possibilité de jamais exister dans la mémoire collective, en tant qu'individu.
A dire vrai, le risque est grand de postuler ici l'individuation. Rien ne prouve qu'aux yeux de celui que je vais choisir, sa propre vie ait pu sembler constituer un destin. Cela est même peu probable. Peut-être n'avait-il qu'une mémoire confuse des épisodes de son existence ; peut-être même se trouvait-il démuni de tout sens de la chronologie. Or, je vais - certes, avec prudence - découper, ordonner, orienter les séquences de cette vie. Il ne pourra donc pas s'agir d'une bonne histoire, puisqu'il y manquera celle des formes spécifiques de la méconnaissance ou de l'oubli de soi."
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mercredi 2 novembre 2011

La danse des possédés (12)

La comédie de la mort

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On découvre à l'instant Rodolphe Bresdin (1822-1885), un graveur et dessinateur français fort apprécié de Baudelaire, Gauthier, Huysmans... Son œuvre a fait l'objet d'une exposition à la BNF en 2000. Je tire le texte suivant, qui donne envie de découvrir plus avant le personnage, de cette dernière :

"C’est du nom du second rôle de la plupart des romans d'aventure de James Fenimore Cooper (Le Dernier des Mohicans), le Delaware Chingachgook, que lui vient, déformé par une prononciation parisienne, le sobriquet Chien-Caillou. En assumant ce personnage, Bresdin manifeste très tôt sa sympathie pour les héroïques perdants de l’histoire auxquels il s’intéressera toute sa vie (Abd el-Kader, Schamyl, Vercingétorix) et auxquels, peut-être, il s’identifie. Champfleury, quand il écrit son Chien-Caillou, est loin de comprendre ce sentiment. Champfleury met en scène un pauvre graveur, surnommé Chien-Caillou par ses camarades, vivant avec la seule compagnie d’un lapin dans un galetas sordide du quartier Latin, qui lui sert à la fois de logement et d’atelier, et qui a pour seul ornement une eau-forte authentique de Rembrandt, la Descente de croix. Il y grave d’obscures estampes, qu’un vieux juif brocanteur lui achète à vil prix et revend pour des pièces hollandaises du XVIIe siècle à des amateurs. Même le conservateur du cabinet des Estampes d’alors, l’illustre Duchesne, y est trompé. Chien-Caillou s’éprend de sa voisine, la belle Amourette, mais l’aventure se termine mal. De désespoir, Chien-Caillou tue son lapin fidèle, devient aveugle et finit à l’hôpital."