lundi 12 octobre 2009

Capter le son qui existe

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C'est grâce à la recommandation d'une personne bien intentionnée que j'ai assisté à la dernière séance au Cinéma Nova de Aquele querido mes de Agosto (Ce cher mois d'août) du Portugais Miguel Gomes. Peu souvent, un film donne une telle impression de réinventer le cinéma avec autant de légèreté et de fraîcheur. Ni un documentaire, ni une fiction, on pourrait en écrire mille choses, tant il grouille d'idées et de fantaisies. Il présente une équipe de cinéma qui, faute de moyens financiers pour entreprendre réalisation d'un mélodrame dans le milieu des bals populaires de la région d'Arganil, se retrouve à filmer gens, paysages et évènements de ce pays peu fréquenté entre Porto et Lisbonne. Finalement, la fiction sera quand même tournée, notamment avec des personnes du cru croisées dans la première partie plus "documentaire". Des correpondances multiples (thématiques, géographiques...) sont établies entre cette dernière et la fiction, de telle sorte que le film ne donne pas du tout l'impression d'être coupé en deux.
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Un de ses aspects les plus interpellants concerne le rapport des images avec le son. De nombreux indices montrent qu'il s'agit d'un thème très important pour le réalisateur et pas seulement parce que la musique joue un rôle majeur dans l'histoire : le preneur de son apparaît souvent à l'écran (qu'il enregistre le vent, les eaux tranquilles d'une rivière ou une partie de boules), différents procédés de synchronisation son-image sont utilisés (insert de sons manifestement distincts des images, de musiques déroutantes à des moments apparemment innoportuns)... Enfin, la dernière scène montre le réalisateur faire des remontrances à son preneur de son car ce dernier n'a pas pu s'empêcher de "bousiller" tout le son du film à l'aide de ces techniques iconoclastes. Il ressort de cette conversation à première vue loufoque (le film est souvent très, très drôle) une réflexion sur la nature, forcément subjective, de l'écoute des phénomènes sonores (qu'ils soient musicaux ou pas), sur le rôle esthétique d'une bande-son... On retrouve par ailleurs une préoccupation très proche de celle des meilleurs field recorders dont l'objectif est de créer l'image sonore d'un lieu et d'attirer l'attention de l'auditeur-spectateur sur des évènements auxquels il n'aurait probablement pas fait attention s'ils n'avaient pas été enregistrés. Durant le film, j'aurai ainsi pensé plus d'une fois au projet Porto du duo Alejandra & Aeron (on en parlait ici), pour la proximité géographique bien sûr, mais aussi pour une certaine communauté d'esprit concernant le traitement sensible et subtil des "sons qui existent". Chroniques, interviews, bande-annonce... sont disponibles sur le blog du Cinéma Nova et ici, un beau texte de Comment7.
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1 commentaire:

Young Girls Records a dit…

hey man, nice shot ! do you know the mighty epiphonie asbl ? awesome bro' hymn revolution ! sounds great. nice to meet you again killer. GOLDEN PLASTIC DREAM, CLOSE MY EYES AGAIN !